la petite famille

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samedi 18 juin 2016

6 ans de mariage

Déjà 6 ans de mariage !
Pour fêter cela, nous avons pris le temps ce mercredi dernier pour visiter ensemble deux écoles VOZAMA avec un inspecteur : Rija.

Depuis que nous sommes arrivés, je (Lucie), n'avais pas encore eu l'occasion/pris le temps d'aller en brousse avec Benoit, voir concrètement le travail du VOZAMA. Ce mercredi c'était chose faite : Madame Hortense gardait Siloé, Bastien était à l'école, je n'avais pas de choses à faire pour la ferme ! Nous avions la matinée pour nous deux !!
6ans de mariage, quelle aventure !

Départ donné à 7h30, il fait gris, pluvieux, froid, un temps d'hiver malgache. Nous suivons la moto de Riza en voiture. Nous quittons Fianar pour la "Banlieue Nord", la route est rapidement en très mauvais état, heureusement que nous avons pris un petit 4x4 car avec notre Karenzi nous aurions été coincés dans les ornières ! Je ferme plusieurs fois les yeux, je nous imagine retournés dans le fossé... ouf, ça passe !



Après 1h de route à 20km/h maxi, nous voila arrivés à Ambodirano. Un village perdu dans la campagne, au milieu des rizières. 

devant l'école VOZAMA
Riza, l'inspecteur, a tout de suite remarqué le problème : de loin, il a vu le maitre de l'école VOZAMA courir chez lui, se changer et rameuter les élèves... hum hum pas très sérieux, l'école aurait dû commencer depuis 1h ! Nous entrons dans la salle de classe où les élèves arrivent au compte goutte. 15 élèves de 5 à 7 ans ont classe ce matin. Ils sont très petits de taille, habillés en vêtements sales et très usés, n'ont pas de chaussures... alors que j'ai 3 pull + un manteau. C'est dur de voir des enfants avoir froid.
La classe est une pièce au rez de chaussée d'une maison. Elle doit faire 3mx3m. Un tableau noir au mur, 3 bancs et 3 tables, le bureau du maitre, une pile de cahier, une pile de livre de lecture. Au bord de la fenêtre les brosses à dents des enfants.
Tout cela parait tellement démunis. Pourtant, c'est le village qui s'est débrouillé pour obtenir une salle, pour construire les bancs et les tables, pour désigner une personne qui fera la classe (la plus instruite du village).
Nous avons découvert que rien qu'avoir une pièce pour la classe est compliqué. En effet, dans les maisons malgaches, le rez de chaussé est utilisé comme étable pour les vaches ou zébus, ainsi que les autres animaux. La nuit les vaches ou zébus sont toujours rentrés car les voleurs sont nombreux dans l'île ! Un zébu est une richesse pour la famille.

Rija devait faire les examens du 3ème trimestre. En effet, il passe tous les mois voir cette classe et tous les 3 mois évalue les progrès des enfants.
Un par un, les enfants rentrent dans la classe. Rija pose alors des questions en français, puis fait l'examen de lecture.

les élèves attendent dehors leur tour pour l'examen oral
Dans la classe, Rija interroge :  "Qui es-tu?" "Quels sont les 12 mois de l'année?"
Entre le maître et Rija l'inspecteur
test de lecture, difficile encore
Pour cette classe, le résultat n'est pas bon, les enfants ne comprennent pas le français et mélangent les lettres. Le maître de la classe est encore jeune, c'est sa 2ème année, il manque de méthode. Heureusement, pour lui aussi, tous les mois, il se rend en cession de préparation avec tous les autres enseignants de son secteur.

Nous nous rendons ensuite dans un autre village à 15min de marche à pied. Là bas, le maître a de bonnes capacités, il parle aux enfants en français. Ceux ci réussissent haut la main les épreuves de lecture et de compréhension française.


dans la 2ème classe

Pourquoi leur faire apprendre en plus le français à ces petits enfants malgaches de la campagne profonde ? Déjà même si Madagascar a pris son indépendance, le pays est malheureusement encore plus sous perfusion des aides extérieures. Les études supérieures sont en français, le malgache ne suffit pas. De plus, c'est quand on est jeune qu'on apprend le plus facilement les langues, l'esprit est modelable. Exiger un certain niveau à ces petites écoles, c'est les pousser vers l'avant, croire en ces enfants, leur donner autant de chances que ceux qui sont en ville.

Une belle matinée, qui me bouscule, qui me fait réfléchir, immergés dans une réalité tellement différente. 
C'est en vivant concretement la rencontre qu'on sent l'importance du travail du VOZAMA. Il ne suffit pas de créer ces écoles, la formation continue des instituteurs/trices est nécessaire, le suivi mensuel est un gage de sérieux. Le prochain challenge sera le suivi des élèves une fois sortis des classes VOZAMA (niveau GS, CP) et rentrés dans les écoles primaires publiques.







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