la petite famille

la petite famille

mercredi 29 juin 2016

26 juin : fête nationale malgache !

Depuis près d'un mois, la ville est en effervescence : les drapeaux malgaches ornent toutes les maisons, au marché des jouets pour enfants en plastique chinois sont apparus, puis des lanternes de papiers....
Oui c'est la fête nationale qui produit cette émulation. Nous avons même eu l'impression que c'est "the" fête de l'année. Noël à côté c'est de la gnognotte !
Il est vrai qu'à cette période, les malgaches ont récolté leur riz et ont un peu plus d'argent (comparativement à noël, où c'est la période de soudure).

La fête commence le samedi soir par "Harendrina" = les lanternes ! Dès la tombée de la nuit, soit vers 17h, les enfants défilent dans les rues avec de jolies lanternes de papier (avec une bougie dedans) ou bien avec des sabres lasers multicolores, des jeux lumineux chinois... et chantent des chansons traditionnelles. Puis vers 20h un feu d'artifice est tiré.
les lanternes de papier

avec de jolis motifs

les sabres lumineux, moins typiques, mais moins dangereux aussi

le VOZAMA avait offert à tous les salariés des jeux lumineux et sonores pour leurs enfants... Bastien et Siloé en ont aussi reçu : 'I'm a barbie gril en boucle' dans les oreilles des parents !!

Ce week-end les enfants étant malades nous n'avons juste regardé les enfants défiler de notre balcon et essayé de voir le feu d'artifice, mais il y avait trop de nuages pour en profiter.


Le dimanche, c'est le défilé, mais pas comme en France, juste un défilé militaire, ici à Fianarantsoa, toutes les écoles : primaires, secondaires, les associations sportives, les ONG défilent aussi !
Cela fait du monde ! Pour les écoles, une seule classe est choisie pour le défilé. Le plus souvent les jeunes sont en uniforme noir et blanc, mais pour les maitresses, c'est un peu le défilé de mode.

Les jeunes ont répété pour marcher au pas, avec les bras qui balancent haut et les jambes bien tendues !

Le VOZAMA défilait ! en 350ème position... Benoit a attendu 3h avec ses collègues avant de défiler (= faire le tour du pâté de maison de la mairie, passer de devant la tribune officielle et rentrer).

Dans une voiture décorée pour l'occasion, Benoit et José

ici la fanfare et un groupe de maitresses en tenue verte


Enfin, les voila !!



samedi 18 juin 2016

6 ans de mariage

Déjà 6 ans de mariage !
Pour fêter cela, nous avons pris le temps ce mercredi dernier pour visiter ensemble deux écoles VOZAMA avec un inspecteur : Rija.

Depuis que nous sommes arrivés, je (Lucie), n'avais pas encore eu l'occasion/pris le temps d'aller en brousse avec Benoit, voir concrètement le travail du VOZAMA. Ce mercredi c'était chose faite : Madame Hortense gardait Siloé, Bastien était à l'école, je n'avais pas de choses à faire pour la ferme ! Nous avions la matinée pour nous deux !!
6ans de mariage, quelle aventure !

Départ donné à 7h30, il fait gris, pluvieux, froid, un temps d'hiver malgache. Nous suivons la moto de Riza en voiture. Nous quittons Fianar pour la "Banlieue Nord", la route est rapidement en très mauvais état, heureusement que nous avons pris un petit 4x4 car avec notre Karenzi nous aurions été coincés dans les ornières ! Je ferme plusieurs fois les yeux, je nous imagine retournés dans le fossé... ouf, ça passe !



Après 1h de route à 20km/h maxi, nous voila arrivés à Ambodirano. Un village perdu dans la campagne, au milieu des rizières. 

devant l'école VOZAMA
Riza, l'inspecteur, a tout de suite remarqué le problème : de loin, il a vu le maitre de l'école VOZAMA courir chez lui, se changer et rameuter les élèves... hum hum pas très sérieux, l'école aurait dû commencer depuis 1h ! Nous entrons dans la salle de classe où les élèves arrivent au compte goutte. 15 élèves de 5 à 7 ans ont classe ce matin. Ils sont très petits de taille, habillés en vêtements sales et très usés, n'ont pas de chaussures... alors que j'ai 3 pull + un manteau. C'est dur de voir des enfants avoir froid.
La classe est une pièce au rez de chaussée d'une maison. Elle doit faire 3mx3m. Un tableau noir au mur, 3 bancs et 3 tables, le bureau du maitre, une pile de cahier, une pile de livre de lecture. Au bord de la fenêtre les brosses à dents des enfants.
Tout cela parait tellement démunis. Pourtant, c'est le village qui s'est débrouillé pour obtenir une salle, pour construire les bancs et les tables, pour désigner une personne qui fera la classe (la plus instruite du village).
Nous avons découvert que rien qu'avoir une pièce pour la classe est compliqué. En effet, dans les maisons malgaches, le rez de chaussé est utilisé comme étable pour les vaches ou zébus, ainsi que les autres animaux. La nuit les vaches ou zébus sont toujours rentrés car les voleurs sont nombreux dans l'île ! Un zébu est une richesse pour la famille.

Rija devait faire les examens du 3ème trimestre. En effet, il passe tous les mois voir cette classe et tous les 3 mois évalue les progrès des enfants.
Un par un, les enfants rentrent dans la classe. Rija pose alors des questions en français, puis fait l'examen de lecture.

les élèves attendent dehors leur tour pour l'examen oral
Dans la classe, Rija interroge :  "Qui es-tu?" "Quels sont les 12 mois de l'année?"
Entre le maître et Rija l'inspecteur
test de lecture, difficile encore
Pour cette classe, le résultat n'est pas bon, les enfants ne comprennent pas le français et mélangent les lettres. Le maître de la classe est encore jeune, c'est sa 2ème année, il manque de méthode. Heureusement, pour lui aussi, tous les mois, il se rend en cession de préparation avec tous les autres enseignants de son secteur.

Nous nous rendons ensuite dans un autre village à 15min de marche à pied. Là bas, le maître a de bonnes capacités, il parle aux enfants en français. Ceux ci réussissent haut la main les épreuves de lecture et de compréhension française.


dans la 2ème classe

Pourquoi leur faire apprendre en plus le français à ces petits enfants malgaches de la campagne profonde ? Déjà même si Madagascar a pris son indépendance, le pays est malheureusement encore plus sous perfusion des aides extérieures. Les études supérieures sont en français, le malgache ne suffit pas. De plus, c'est quand on est jeune qu'on apprend le plus facilement les langues, l'esprit est modelable. Exiger un certain niveau à ces petites écoles, c'est les pousser vers l'avant, croire en ces enfants, leur donner autant de chances que ceux qui sont en ville.

Une belle matinée, qui me bouscule, qui me fait réfléchir, immergés dans une réalité tellement différente. 
C'est en vivant concretement la rencontre qu'on sent l'importance du travail du VOZAMA. Il ne suffit pas de créer ces écoles, la formation continue des instituteurs/trices est nécessaire, le suivi mensuel est un gage de sérieux. Le prochain challenge sera le suivi des élèves une fois sortis des classes VOZAMA (niveau GS, CP) et rentrés dans les écoles primaires publiques.







Les catéchistes de Madagascar





Le dimanche 5 juin, une grande fête était célébrée pour les
50ans de l'école des catéchistes à Andriamboasary.

Pourquoi vous faire un article concernant cet évènement ?
1- l'école des catéchistes jouxte la ferme école, nous travaillons juste à côté !
2- il existe un lien entre la ferme-école et les catéchistes car nos formateurs viennent donner des formations et inversement, les religieux qui encadrent les futurs catéchistes interviennent aussi pour nos ouvriers (formation humaine et spirituelle).
3- pour vous expliquer le rôle et l'importance des catéchistes dans l'évangélisation à Madagascar
4- Nous étions invités à la messe du jubilé, c'était épique avec les 4h de messe avec les enfants


Un peu d'histoire :
Il y a 50 ans, l’École des catéchistes a été créée à Andriamboasary. Cette école est parmi la plus ancienne en Afrique, car elle n’a jamais cessé son activité. Depuis son ouverture, plus de 2500 catéchistes ont été formés.

Voici quelques photos de la messe : 
Avec Diane, nous attendons le début de la messe (au moins 30min de retard)

les belles aubes des catéchistes de l'année 2016
Impressionnant de voir tout ces 1500 catéchistes !!


Les lecteurs, en tenue betsiléo, qui avaient appris par coeur la 1ere, 2eme lecture et le psaume et les annonçaient à la façon d'un kabare malgache, soit en criant très fort avec des intonations spéciales

les offrandes devant l'autel-podium avec les enfants super sages au 1er plan

Qui sont les catéchistes ?
Ce sont des chrétiens malgaches qui désirent s'engager dans leur village pour l'évangélisation catholique.
Le catéchiste en fait c’est le responsable pastoral totalement disponible à prendre en main, à côté du Père, tout service pour paître les brebis du Seigneur. Son rôle est multiple :
  • annonceur de la Bonne Nouvelle dans un territoire donné;
  • instructeur de la foi catholique aux catéchumènes ;
  • président de la liturgie dominicale et communautaire surtout en l’absence du prêtre;
  • visiteur des malades
  • formateur des divers responsables d’activités de la communauté qui lui est confiée et ceci jusqu’à la formation des jeunes susceptibles de le remplacer un jour.
  • Il assure même des activités indiquées par le diocèse, à savoir l’animation des commissions de développement, du social auprès des pauvres, et de Justice et Paix et tout ce qui permet de promouvoir le niveau de vie des gens.

Comment sont-ils formés ?
La formation dure 1 an et demi. Les parents peuvent venir avec leurs enfants non scolarisés, car il n'y a pas d'école pour les enfants. Ainsi les enfants plus grands sont gardés au village par leur famille.
En général, il y les catéchistes arrivent par vague de 5 familles tous les 6 mois. Il y a 15 familles en permanence au centre.
Avant le rôle de catéchiste était uniquement confié aux hommes, depuis quelques années, les femmes sont aussi formées et sont reconnues comme catéchistes à part entière !

À tous, hommes et femmes, est donné un cours de religion solide, pratique, assez élevé. En fonction du niveau d'éducation des couples, des cours d'alphabétisation peuvent être donnés.
  • En plus, les femmes, sous la direction des sœurs, s’initient à la couture, tricot, broderie et aux fonctions de bonne ménagère.
  • De leur côté, les hommes apprennent la menuiserie (ils apprennent à fabriquer table et chaises pour meubler leur maison), d’agriculture (via les formateurs de la ferme école).
Pendant la formation ils ne touchent pas de salaire, ils sont logés et ont à leur disposition un petit terrain pour faire un potager.  
Ainsi une fois achevée leur formation, ils retournent dans leur village.  Le diocèse leur verse une très faible indemnité. Tous les mois, une formation est donnée pour faire le point sur la liturgie du mois suivant. Il y a aussi une retraite annuelle qui est organisée. 
assemblée du dimanche du 1er janvier 2016

Nous avons pu à plusieurs reprise voir ces catéchistes en "action" dans leur paroisse de brousse. C'est impressionnant, car ce sont eux les repères chrétiens des villages. Ils sont témoins dans leur quotidien aussi. Nous étions aussi impressionnés car lors des assemblées du dimanche sans prêtres (les secteurs des prêtres sont très vastes, ils ne viennent visiter que 2 fois chaque village par an) pour faire une petite "homélie", commentaire de l'évangile, les catéchistes n'ont rien à leur disposition. Seulement les notes prises sur leur cahier lors de la formation...
Si nous devions le faire, nous irons sur internet, "l'évangile au quotidien", pour avoir des billes de réflexion...

Je cite le TUF 14 de Fianarantsoa -juin 2016 (journal du diocèse) : 

" Les laïcs ont une place importante dans l’annonce de la parole de Dieu dans notre diocèse, ce jubilé est une occasion pour les remercier et pour conforter leur mission. Selon le concile dans AG 21 § 1 « L'Église n'est pas fondée vraiment, elle ne vit pas pleinement, elle n'est pas le signe parfait du Christ parmi les hommes si un laïcat authentique n'existe pas et ne travaille pas avec la hiérarchie. L'Évangile ne peut s'enfoncer profondément dans les esprits, dans la vie, dans le travail d'un peuple, sans la présence active des laïcs. Par conséquent, faut-il dans la fondation d'une église déjà, apporter une très grande attention à constituer un laïcat chrétien qui atteigne sa maturité.»
Il est vrai que, ce souhait du concile se réalise dans notre diocèse et nous pouvons même dire que le Centre de Formation Catéchétique est son fils aîné et nous prions que qu’il dure et puisse donner encore des disciples et des apôtres prêts à annoncer la bonne nouvelle, selon la devise du jubilé 
« Allez et enseignez »



dimanche 5 juin 2016

Après-midi à Iléna


Avec quelques amis coopérants et guidés par 2 religieuses (sœur Jacqueline et sœur Claudine), nous avons découvert le site du village d'Iléna, à l'extrémité de Fianarantsoa. Iléna était en fait un village de lépreux mis à l'écart de la société. En quelques années et grâce à l'action d'une communauté religieuse (les sœurs de la Divine Providence), le village fut redynamisé, notamment avec l'implantation d'une école et d'un dispensaire, et la réhabilitation de la route d'accès.
(ici un court témoignage de soeur Damien : https://www.youtube.com/watch?v=dXd6bxOQiu4)

Nous avons tous été charmés par l'endroit et avons pu admirer une belle école et un dispensaire propres et bien équipés, une forêt en cours de reboisement, et surtout un panorama magnifique, une fois le point culminant du site atteint. Du haut de la colline du village, on surplombe Fianarantsoa. Nous avions en plus la chance d'avoir un ciel bien dégagé, propice aux prises de vues photographiques!

La belle route  menant au village



L'église du village

Siloé avec les copines (Philippine et Claire)

Dans la montée

La vierge qui culmine au sommet


Pause sur les hauteurs du village: les enfants admirent le paysage..



..en dégustant un bon goûter!

Sœur Jacqueline et sœur Claudine, nos accompagnatrices

Siloé qui a besoin d'un peu d'ombre

Lucie en contemplation

Séance de repérage géographique


la fine équipe

mercredi 1 juin 2016

article de presse dans Terra agricole

Terra , terragricoles de bretagne du 22 avril 2016

Grâce à mon amie Caroline qui travaille à la Chambre d'Agriculture de Quimper, la ferme école d'Andriamboasary se fait connaitre aux yeux des paysans bretons ! Une ouverture qui peut permettre de prendre du recul à chacun.

Merci Caroline !!
Avec Caroline et Cyril, souvenirs de Bretagne avec Bastien tout petit